Paul Claudel est un poète, auteur dramatique, romancier, diplomate. Bien que de famille catholique, il ne retrouva la foi qu’il avait perdu durant ses années d’école qu’à 18 ans, lors d’une illumination subite, le jour de Noël 1886, alors qu’il assistait en curieux aux vêpres à Notre-Dame de Paris. Sa foi catholique devint dès lors essentielle dans son œuvre, donnant lieu à 4 000 pages de textes où il professe un véritable partenariat entre Dieu et ses créatures, dans son mystère et sa dramaturgie (Le soulier de satin, L’annonce faite à Marie).
Le chemin de Croix fut écrit en 1911/1913 à son retour en France après 13 ans passés en Chine. Il apportait beaucoup d’importance à ce texte qu’il avait écrit avec cœur afin d’y exprimer toute sa ferveur. Écrit comme une prière, il voulait que ce texte, méditation sur la passion du Christ, soit dit à l’heure du chemin de croix ou dans un contexte priant. Le pape Jean-Paul II fit lire cette méditation lors du Chemin de Croix du Vendredi Saint au Colisée de Rome lors de l’année jubilaire 2000.
Ce Chemin de Croix est la contemplation de l’homme lui-même portant sa croix dans l’ordinaire d’une vie. La médiation priante de Claudel est mise en musique de la même façon par Marcel Dupré dont on ne sait ce qui a le plus nourri sa composition du texte de Claudel ou de la contemplation de la scène réaliste que le monde lui renvoyait. L’Homme comme le Christ, boitent sous le poids de la charge de péché, Marie est sobre, courageuse et triste dans le détail des notes.
Avec Dupré et Claudel, voilà une médiation concrète et réaliste, à la fois terriblement humaine, violemment humaine et pourtant, tendrement confiante.
Michel Geoffroy
Pianiste de formation, c'est dans sa paroisse de la banlieue parisienne que Michel Geoffroy découvre l'orgue. Il s'y initie à l'accompagnement des célébrations, et décide dès ce moment d'étudier l' « instrument roi ».
Il se forme auprès de maîtres tels Thierry Escaich, François-Henri Houbart, bénéficie des conseils de Pierre Pincemaille et ne néglige pas pour autant l'étude du piano pour lequel il se perfectionne auprès de Germaine Mounier et Colette Zerah. Son exigence musicale le conduit à compléter sa formation en étudiant l'écriture musicale et l'orchestration. Titulaire de Premiers Prix en Piano, Accompagnement, Orgue, Improvisation, Saxophone et Ecriture musicale des conservatoires de Versailles et Saint-Maur-des-Fossés, il poursuit ses études au Conservatoire de Paris où il obtient trois prix. Trois autres récompenses lui sont décernées dans des concours nationaux et internationaux ainsi qu'une place de finaliste au concours d'improvisation à l'orgue de Strasbourg.
Musicien éclectique, sa pratique de pianiste accompagnateur lui ouvre de larges horizons musicaux tels que l'opéra, la comédie musicale et l'opérette. Il participe régulièrement en tant que chef de chant à des productions d'art lyrique (« Pomme d'api » de J. Offenbach, « Faust » de C. Gounod, « La haut » de M. Yvain). Comme arrangeur, il réalise de nombreuses compositions de musique sacrée (notamment un psautier complet pour le cycle liturgique) et travaille comme orchestrateur/arrangeur pour les classes de comédie musicale des Cours Florent à Paris.
Michel Geoffroy a enseigné la Musicologie à l'Université d'Evry (Essone) ainsi qu'à l'école maîtrisienne « Académie musicale de Liesse » avec laquelle il continue à collaborer.
Nommé sur concours organiste à l'église de La Madeleine à Paris en 2001, il fut responsable de l'Ensemble Vocal de 2015 à 2021. Que ce soit pour les messes dominicales ou pour des célébrations particulières, comme les cérémonies officielles d'ouverture de la trève Olympique et des jeux Paralympiques en présence des ambassadeurs de 20 pays, ou des obsèques de célébrités (Gilbert Bécaud, Henri Salvador ou Johnny Hallyday), il met ses compétences musicales au service de la beauté de la liturgie.
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